Naïves Hirondelles

Mise en scéne par Jacques Flamand avec notre Présidou Philippe dit Fernand à moins que ce soit Bernard, mon grand Valentin dit Bernard à moins que ce ne soit Fernand, Céline dite Germaine la petite fille aux grands yeux avec ses soquettes et Sylvie dit Tantine la terrible tante qu'on a envie d'arracher les yeux...le tout avec un peu d'incompréhension à la base mais UN TRES BON JEU de TOUS, de la réflexion dans les paroles, de l'humour, du silence...et comme moi je vous laisse sur ma fin

Dans tous les cas REMUEZ VOUS et allez les voir, c'est drôle, c'est sympa, même mes monstres de 10 et 12 ans ont aimé. Toutefois il faut être mature sur certaines choses !! (une photo pourrait choquer ou la pervesité d'un personnage qui s'égare...mais après les répliques du plus rien ne choque mes petits anges )

Que tous les membres de la troupe viennent les soutenir et faites de la pub autour de vous pour ceux qui aiment le théâtre of course...

BERTRAND.....je m'appelle BERTRAND....

En tous les cas merci pour TOUT...

Je suis allée voir Naives Hirondelles vendredi une pièce qui ne manque pas de vous surprendre sous ses airs dérisoires.

Fernand et Bertrand tiennent une boutique indéfinissable où l’on vend tout et rien ou de tout fait avec un rien. Bref, un lieu où l’on récupère les « pots cassés » pour en faire d’autres. Ce sont deux rêveurs un peu loufoques qui semblent vivre en marge du monde.
Madame Severin, modiste et propriétaire des lieux est aussi la tantine de Bertrand. Elle materne ses petits protégés, dont elle critique sans fin le comportement insouciant et brouillon, telle une mère rabâchant toujours la même ritournelle.
Germaine, jeune femme perdue «se trompe de boutique » débarque dans ce trio pathétique et découvre, en même temps que nous, ce petit monde confus, farfelu et inattendu. Telle une hirondelle tombée du nid, fragile et blessée, elle est prise sous les ailes naïves mais pas moins rustres des deux compères en mal d’amour.
D’ailleurs la présence de cette ingénue, émotive à souhait, face à la maladroite séduction masculine, va d’une part souligner l’ambivalence des sentiments amoureux et d'autre part l’absurdité des réactions derrière lesquelles les personnages se cachent.
C’est aussi à travers son regard candide que l’on perçoit l’évidente difficulté d'être, de se rencontrer de communiquer.

Germaine vient de Pontoise mais pourrait aussi bien venir d’ailleurs… de la salle des spectateurs peut-être ?

Perdus, les personnages le sont tous plus ou moins à leur façon. Leur quotidien ritualisé bien rempli par des petites habitudes (changer une ampoule, réparer son side-car, récupérer de la vaisselle cassée, recoller les morceaux, faire cuire une tarte au fromage ou aller chercher de l’eau de javel….) sous-entend une vie vide meublée de discussions dérisoires et décalées masquant peut-être une solitude écrasante où les sentiments restent bâillonnés.

Pourtant, leur vie bien rodée aux airs de ritournelles naives sonne faux à l’image de la petite chanson qu’ils chantonnent à tour de rôle.

La pièce commence par une méprise une erreur et annonce la couleur et le ton. Et si la vie n’était qu’une vaste méprise et si les rencontres avec les autres et plus particulièrement avec l’autre sexe n’étaient faîtes que de «fausses pistes » de rendez-vous manqués?

Vendredi la salle était attentive aux dialogues ricochets de Rolland Dubillard, au jeu de scène inattendu, mettant en valeur le coté dramatique des personnages handicapés de la communication et de l’amour.

Le caractère absurde de la pièce ne tient pas tant à des jeux de mots incohérents, mais plutôt à la réalité troublante et vide derrière laquelle s'animent les personnages de la pièce.
Et pourtant on rit de leur jeu et de nous aussi. Certaines situations sont comiques et absurdes, comme réparer de la vaisselle cassée car elle coûte moins chère que l’autre, l’importance que prend la cuisson d’une tarte au fromage, ou certaine réplique comme l’idée selon laquelle les noix ont été inventées parce qu’il existe des casse-noix!

Mais derrière ces métaphores insolites ne se cache t-il pas un puits de tendresse et de poésie? la candeur maladroite de l’amour peut-être?
" A l’intérieur d’une coquille" dure ne trouve t-on pas "un cerveau" fragile et sensible ?

BRAVO à la mise en scène rythmée qui ne laisse rien au hasard.
BRAVO BRAVO aux comédiens criant de vérité et de justesse. Ils nous surprennent, nous font rire, nous émeuvent.

Mon coup de coeur: la scène d'amour des deux tourtereaux (heu...hirondelles pardon) qui se parlent mais ne répondent pas à l'essentiel et n'atteignent jamais leur but. Pourtant, tout est dit: l'amour ça fait mal au ventre!... non?

(Ah!... si seulement les femmes ne venaient pas leur casser les noix!)

J'avais oublié mon nom, mon pseudo, mon sésame, mon mot de passe...
mais ça y est, je peux "entrer"à nouveau dans le forum.
Je veux simplement dire à quel point j'ai aimé "Naïves Hirondelles". j'adore Dubillard, son regard tendre et cynique sur notre humanité, ce don si rare de décrire nos angoisses existentielles à travers de dérisoires anxiétés.
Mais c'est un auteur bien difficile à mettre en scène , à jouer, à rendre intelligible; et c'est ce pari qui a été tenu par Jacques et ses comédiens.
On lit Dubillard et c'est bizarre, apparemment pas logique. On le joue, et ça s'éclaire. ce diable de Dubillard met en dialogues l'indicible de nos cervelles !
Alors, chapeau Monsieur Flamant pour la finesse de votre approche et chapeau les comédiens, qui l'air de rien, êtes entrés dans une vision si juste de cet auteur. Longue vie aux Hirondelles !
Vonnik

Quelle drôle de sensation quand on plonge dans ce texte de Roland Dubillard !!

Un peu comme si on construisait un puzzle : au début, toutes les pièces sont mélangées et au fur et à mesure le paysage s’éclaire !! et comme c’était plaisant d’attraper les pièces de ce puzzle au vol, de les voir se déplacer et prendre forme par votre présence!!

J’ai pris un vrai grand plaisir ce soir, sincèrement, justesse et sincérité des personnages qui touchent , sobriété des décors et de la mise en scène, c’était super .. on a adoré !

Merci à vous tous …..

Hier soir, après la dernière de Naïves Hirondelles où nous avons entendu la salle rire du début à la fin, nous étions tristes tous les quatre ... de quitter les costumes de Germaine, Tantine, Bertrand et Fernand... Drôles de personnages empétrés dans leurs désirs et dans leurs contradictions. Sont-ils si irréels que celà ces personnages et ne reflètent-ils pas une certaine vérité de nos comportements ? Car derrière les propos qu'ils alignent à longueur de temps se cachent des non-dits, des sentiments que l'on voudrait exprimer clairement mais qui restent collés dans notre bouche.
Au fil de nos représentations, je me suis rendu compte que je n'étais finalement pas loin de Fernand avec ses désirs, ses certitudes, ses envies et puis ses doutes ...
En tout cas, un grand, très grand merci à toutes celles et tous ceux qui ont soutenus nos chères hirondelles ... et bien sûr à Fanchon pour son sympathique message d'hier.